marcheriez-vous sur du feu ?

Si on vous le demandait, marcheriez-vous sur des braises ?

Pensez-vous que le faire vous permettrait de progresser dans votre existence? Comment expliquer la fascination qu’ont les spécialistes de la motivation et les gourous du développement personnel pour la pratique du “firewalking” ?

“quelques pas sur ces charbons ardents n’ont absolument rien de dangereux ni de compliqué, la difficulté est dans l’impossibilité apparente, nos peurs sont l’obstacle”

Plusieurs fois par an, dans le cadre de ma formation continue d’hypnothérapeute, je traverse la manche pour ajouter des cordes à mon arc. C’est l’occasion pour moi d’apprendre de nouvelles techniques à mettre à votre service. Je profite souvent du voyage de retour, de la relative tranquilité d’un fauteuil sur le ferry, pour réfléchir aux expérience des jours qui ont précédé.

Ce que j’apprécie particulièrement dans les pays anglo-saxons c’est la façon décomplexée qu’ont les professionnels des traitements alternatifs de mélanger les genres. le Reiki croise sans complexe les techniques de psychotérapies, la PNL se mélange à l’acupuncture auriculaire, l’hypnose améliore les effets positifs des théories cognitivo-comportementales. L’offre variée et étendue permet à chacun de trouver la thérapie adaptée à ses besoins particuliers. Un éclectisme qui n’enlève rien au sérieux et à la motivation des praticiens de tous bords.

Firewalking

Cette semaine, je participais à une journée de présentation de l’hypnothérapie appliquée aux enfants et pour couronner la journée, l’organisateur nous avait promis une soirée d’un genre particulier, le firewalking. Pour ceux qui ne connaissent pas cette pratique toujours spectaculaire et impressionnante, le firewalking consiste à marcher pieds nus sur des braises. Sans révéler tous les “secrets” du genre, sachez qu’il y a certaines règles à respecter tant à la construction du feu que pendant la traversée proprement dite. Il faut utiliser certains bois, en éviter d’autres et veiller à la bonne répartition du tapis de braises. Si l’idée vous venait un jour d’essayer dans votre jardin, faites impérativement appel à un firewalker expérimenté et qualifié. En l’occurrence ce soir là, j’avais décidé de confier le sort de la plante de mes pieds à Adam Eason, hypnothérapeute renommé et jamais à court d’idées.

Quel intérêt ?

Mais quelle est donc cette passion qu’ont les professionnels de la motivation anglo-saxons pour le firewalking? que cherchent-ils à démontrer? Magie, pouvoir de l’esprit sur la matière, lois élémentaires de la physique, le firewalking est l’auberge espagnole du spécialiste de la motivation. Dans les bonnes conditions, quelques pas sur ces charbons ardents n’ont absolument rien de dangereux ni de compliqué. La difficulté est dans l’impossibilité apparente, nos peurs sont l’obstacle, tout se passe à cet instant où la décision est prise. Marcher sur du feu implique l’oubli temporaire de ce que nous prenons pour évident et c’est là que cette activité rejoint l’hypnose. Qu’on y croie ou pas, certaines choses sont possibles et à l’inverse, ce qu’on pense évident ne l’est pas forcément.
Changer, même temporairement votre mode de pensée permet de franchir l’obstacle. Marcher sur des braises met notre corps en mouvement d’une manière inhabituelle, presque contre nature. C’est tout le lien corps/esprit qui est agité, secoué comme pour décoller le dépôt laissé par les pensées habituelles. Comme en hypnose, l’étonnement d’y être arrivé, la surprise des tours que peut nous jouer notre inconscient font partie de l’expérience. Aucune explication miraculeuse n’est à attendre, rien d’autre que les possibilités de notre inconscient.  L’un des mes buts en tant que thérapeute de constamment contester cette force de l’habitude, de vous faire voir les situations par l’autre bout de la lorgnette, de changer votre “point de vue” sur des événements passés ou présents pour mieux pouvoir envisager et imaginer le futur.

En hypnothérapie comme en PNL, envisager le problème sous un autre angle permet de comprendre par l’action que l’impossible ne l’est pas forcément tant que ça.